L’engagement ça fait flipper non ?

“S’engager dans une voie, c’est en réalité voyager dans sa vulnérabilité”
Se permettre de vivre les choses pleinement, arrêter de papillonner de fleur en fleur et se donner les temps de parcourir ses propres zones d’ombre.
Être en relation avec les autres, c’est se permettre de se regarder dans un miroir et avec un peu de chance, se permettre d’évoluer.
La vie c’est comme un Kinder: tu sais que tu vas trouver un œuf en plastique jaune, enrobé de chocolat. Mais dans l’œuf, c’est LA Surprise...!
Et la surprise n’est pas en regardant l’autre, mais bel et bien, à l’intérieur de soi.
Ah bon ?
Un matin de mai, autour d’une eau citronnée et quelques fruits secs, une sage personne a partagé avec moi ces quelques mots :
“ Ce que tu reproche à l’autre c’est ce que tu peux te reprocher à toi en premier. Ce que tu déteste chez l’autre, c’est ce que tu déteste chez toi en premier. Ce que tu identifie chez l’autre comme étant un défaut, tu peux le regarder chez toi de la même manière...”
Non mais attend t’es en train de dire que je dois me regarder dans une glace ? Je ne fais que ça... non ?
Je suis rentrée toute fière, il était presque midi, j’ai eu du mal à prendre mon miroir, et je me suis rendue compte que je ne me regardais pas. Je vois quelque chose, mais je ne me regarde pas dans les yeux.
Je n’étais juste plus capable de me voir dans une glace correctement. J’ai passé ma vie à fuir, par peur. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, je suis une timide. Une vraie. Alors quand tu rajoutes dessus la capacité de lire entre les lignes, et ressentir au fond ce qu’il se passe dans le cœur des personnes que je côtoies ça donne un sacré mélange.
Pour moi c’était plus réconfortant d’avoir le mode de vie d’un loup solitaire ... J’ai cédé à la facilité de n’avoir à gérer personne d’autre que moi...les autres c’est chiant parfois non ? ;-)
Puis, j’ai décidé de suivre le chemin de la vérité. Celui qui m’était indiqué depuis longtemps mais que je n’osais jamais prendre. Je me suis engagée à vivre ce que j’avais au fond de mon cœur depuis des années. Je pensais sincèrement qu’en outrepassant mes peurs les plus profondes, le chemin allait enfin s’ouvrir sur le joli paysage... mettant de côté certaines facettes... Et vous savez quoi, en chemin, cette part d’ombre m’a rattrapée.
“J’en ai marre de vivre avec des questions, maintenant je veux des réponses. Tout arrive pour une bonne raison. Se débattre ne sert à rien, là où la vie doit t’amener, elle t’y amène de gré ou de force. Alors allons-y...”
En version miroir, mon beau miroir... J’ai donc eu le “privilège” d’avoir en face de moi, une personne que je connais depuis de longues années, mais que je n’avais jamais vue sous cet angle : Coupée de tout sens du contact humanisé, auto-privée de ce qu’est de “ressentir une émotion” se cachant derrière le masque d’une tyrannie contrôlante portant au bout de sa langue l’incapacité de s’exprimer sans le sifflement du mensonge. Le manège a tourné sur son socle pendant trois longues heures. Le lendemain, j’avais mal partout, et les larmes ne cessaient de couler sur mon visage. Le tableau fut si violent qu’il m’a fallut quelques semaines avant de pouvoir mettre des mots dessus.
Jusque là, je ne voulais pas voir le serpent à sonnette. Celui qui tournait autour de moi depuis dix ans, et celui qui l’avait attiré, qui sifflait en mon fort intérieur depuis plus longtemps.
La peur de la trahison à fait que je me suis barricadée dans la “citadelle anesthésiée”. Et pour m’en faire sortir, soit la vie s’est articulée pour me faire vivre des situations extrêmes ou alors je me suis créé des challenges gros comme des montagnes ... pour vivre des choses de plus en plus fortes.
Je pense que parfois la peur, m’a fait réagir de manière inadéquate. Comme ne pas me positionner clairement ou encore donner aux autres le sentiment de survoler les choses avec facilité. Les choses me touchent plus que je ne laissais transparaître. La trappe s’est refermée d’un coup, je n’arrivais même plus à lever la tête, j’ai passé quelques jours à expier.
Puis je me suis rendue compte, que je vis des choses extra-ordinaires, mais qu’il m’est compliqué de me réjouir sincèrement sans avoir peur. Je vis toutes mes émotions en demi mesure. A moitié peur, à moitié contente, à moitié amoureuse, à moitié triste, avec en réalité le sentiment d’être à moitié vivante.
Cette expérience m’a apporté plus que je n’aurais pu l’imaginer. J’ai découvert un autre monde, une autre dimension, celle de ma vulnérabilité. Arrêter de me mentir, la solitude n’est pas un choix, c’est une résignation à la peur. Si l’on ne s’engage pas pleinement dans ce que l’on vit on fait les choses à moitié. Si dans mes relations aux autres, je n’ose pas être qui je suis à 100 % alors je ME mens. Fuir ceux que l’on aime est plus facile que de les embrasser pleinement, vivre les choses à fond et aller regarder le cadeau miroir que l’autre m’apporte.
Donc quelques lignes pour s’engager :
Quand je parles d’une autre
Quand j’observe les recoins de l’autre, c’est moi que je vois.
personne, c’est de moi que je parles.
Cesser de vivre les choses en demi mesure. car c’est valable pour les peines et les joies...Quand je suis triste, je suis triste. Quand je suis heureuse... JE suis heureuse...
Entrer en relation avec l’autre c’est se permettre de grandir.
Arrêter de mettre du temps avant de comprendre les messages de la vie qui sont évidents si l’on veut bien regarder la vérité =) ne pas attendre l’extrême pour comprendre, y compris les maladies, les accidents et ne pas s'accoutumer aux abîmes...
Ouvrir son cœur, même si ça risque de faire mal. Aimer avec réserve, c’est se faire aimer avec réserve.
Être moi à 100%, dans tous les domaines de ma vie... (ça fait chier de vivre les choses (en soldes ) à 50 % );-)
C’est vrai, je suis une femme courageuse et pleine de vie, qui a aussi besoin qu’on la prenne dans ses bras, et qu’on lui dise que tout va bien se passer.